Fragile Territories

Robert Henke, œuvre cinétique, entre musique électronique et arts plastiques, 
conçue in situ pour le Lieu Unique.
Paysages Fluctuants, cartographies éphémères


Je traverse le double rideau noir qui sépare l’entrée du Lieu Unique de la salle d’exposition, et me retrouve transportée dans un autre univers. Un univers hypnotisant de son et de lumière  nous dévoilant une cartographie éphémère et utopique, des paysages chimériques, des territoires fragiles en mouvement perpétuel.   

Face à cette installation de lasers, jouant avec les lignes de l’espace architectural du Lieu Unique, je remarque de longs coussins invitant à nous poser confortablement devant ce spectacle, presque chorégraphique, de lignes blanches. Je m’installe alors et contemple ces lignes qui se transforment,  vibrent, faiblissent, semblent se désintégrer, s’éteindre, puis resurgissent ensuite sous différentes formes. Cette installation, sans début ni fin, aux éléments répétitifs, nous plonge alors dans un état méditatif et nous emporte dans un imaginaire, où ces lignes évoquent à la fois un paysage urbain en chantier permanent, aux architectures éphémères, qui se construisent et se déconstruisent ; les fils d’un tissus qui se tissent, se décousent, s’entrecroisent ; un réseau routier ou ferroviaire aux flux denses ; un système ou réseau informatique,  ou encore un système nerveux en pleine activité. La lumière et la musique, qui acquièrent une dimension sculpturale, brouillent nos sens. Au premier abord,  la trajectoire des faisceaux de lumière semblent produire les modulations sonores. Mais après avoir observé et écouté un moment, il devient difficile de savoir qui guide l’autre, tant fréquences et ondes s’entrelacent intimement. Calme, apaisant et en même temps un je ne sais quoi d’inquiétant… On se retrouve vite envoûté par ce son et lumière. Ici, le temps semble s’être arrêté. On se surprendrait presque à rester rêver devant ces paysages mouvants pendant un long moment…  "

Chloé MARTINEAU
étudiante DSAA1