"Jeudi
22 novembre, sur l'ensemble de ses heures de cours, Magali Chaduiron
m'invite à participer à des rencontres individuelles avec les
étudiant(e)s du DSAA2.
Nous avions inventé et préparé cette journée lors d'une discussion informelle, en déjeunant, la semaine précédente. C'est
l'analyse d'un constat — celui de la nécessité d'une dynamisation
créative autour du dossier de diplôme —, qui nous a fait penser à ce
moment et à cette méthode ponctuelle de travail.
Un e-mail est envoyé aux étudiant(e)s :
objet : formuler les premières grandes intentions formelles et conceptuelles du projet.
Marc, l'invité de marque ! ;)
Vous nous invitez à votre table... pour 40 mn de production à 3 têtes et 6 mains.
Vous préparez donc une nappe (support d'inscription, support de nos réflexions partagées) sur laquelle vous aurez sélectionné et disposé quelques éléments signifiants (photos, maquettes, plans...couleur(s), matière(s), texture(s)...) et inducteurs pour engager la réflexion collective.
Pour
intervenir, en compagnie de Magali Chaduiron, dans ce cadre qui promet
des échanges intensifs, je m'appuie sur mon expérience d'enseignant en
BTS graphisme qui m'a souvent fait utiliser de tels moments et ma
recherche constante pour mettre en place des rythmes variés dans la
relation enseignant/enseigné pour soutenir les méthodes créatives.
Le
résultat de cette journée s'avère moins créatif que prévu, au sens où
il ne s'est pas encore agit d'inventer vraiment des solutions concrètes à
des problèmes bien formulés. Par contre, nous avons pu, dans ce trio de
travail, faire émerger des pistes de réflexions adaptées aux contextes
et aux ambitions des projets.
Deux exemples :
•
Dans un projet qui met en scène et organise de multiples activités dans
un bâtiment, nous avons réussi à soulever les questions de profondeur
de champ, de translucidité, de la relation cloisonnement/échange, de la
double-face des séparations physiques des espaces...
Ces réflexions se sont appuyées sur un travail de recherche précédent initié par Magali Chaduiron, la "maquette schème", dont "les
vertus ne sont pas tant de représenter les formes possibles du projet
d'architecture que d'en présenter des schèmes d'interprétation selon des
modalité à la fois intuitives et intellectuelles." Dans le projet qui nous intéresse ici, la maquette schème reposait sur l'utilisation de peau d'orange.
•
Dans un autre projet qui imagine la création de bornes dans l'espace
public de la ville de Nantes, nous avons réussi à mettre en évidence la
nécessité de décontextualiser la création et de penser une typologie, un
système d'objets (bornes, corners, boites) indépendamment du territoire
nanto-nantais.
Après
8 entretiens et autant d'heures, la vivacité dont nous avons essayé de
faire preuve dans cet exercice de formulation visuelle à trois s'est
révélée — très — positive dans le sens où nous avons agit, comme
enseignants, en tant que partenaires de travail dans le cadre de la
recherche autour des idées.
"
Marc VAYER
enseignant DSAA